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MACHINES À VAPEUR.

commandent la confiance ; j’avais donc toute raison de supposer que la réfutation de ma Notice, annoncée d’ailleurs avec beaucoup d’éclat, serait jugée sans partialité et d’après sa valeur réelle. Je crois qu’il n’en fut pas ainsi : le Quarterly journal of the Royal Institution s’empressa de lui ouvrir ses colonnes, de l’enrichir de nombreuses et jolies gravures ; plusieurs lectures publiques, dans les beaux salons d’Albermarle street, suppléèrent aux lenteurs inévitables de la presse ; ma défaite, enfin, imprimait-on de toute part, était complète, irrévocable, humiliante : je n’avais pas cité fidèlement ; mes figures fourmillaient d’inexactitudes ; je m’étais abstenu, sciemment, de parler de plusieurs auteurs, tant anciens que modernes, dans lesquels les mécaniciens français avaient dû puiser leurs prétendues inventions, etc., etc. !!!

Je ne pensai pas devoir rester sous le coup d’imputations aussi graves ; aussitôt que l’article de M. Ainger eut paru, je le réfutai. Mon antagoniste avait oublié les règles de la politesse la plus commune ; j’eus la faiblesse de m’en irriter et de lui répondre avec une vivacité qui, toute provoquée qu’elle était, ne pouvait convenir à l’Annuaire du Bureau des Longitudes. Aucun autre moyen naturel de publication ne s’étant offert à moi, pour le moment, je jetai mon manuscrit dans un carton d’où probablement il ne serait jamais sorti, sans la circonstance singulière dont je vais rendre compte.

J’allais mettre le bon à tirer sur la dernière feuille de la troisième édition de ma Notice, dans l’Annuaire de 1837, lorsque je reçus du docteur Mease, de Philadelphie, un article relatif aux machines à vapeur, faisant partie de