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MACHINES À VAPEUR.

Les autres sont plus sérieuses, car si M. Ainger avait raison, j’aurais eu moi le plus grand tort de mêler des noms français à l’histoire de la machine à feu ; celles-ci exigeront un examen minutieux. Disons d’abord quelques mots des critiques de détail.

« Ma Notice a excité, dit M. Ainger, plus d’attention qu’un sujet aussi vulgaire ne semblait le comporter… Cette attention extraordinaire s’explique pur le dernier paragraphe de la préface de M. Arago. »

Un auteur n’est pas responsable de l’attention, bien ou mal fondée, que le public daigne accorder à ses œuvres ; ainsi j’aurais pu ne pas noter l’explosion de mauvaise humeur de mon critique, si elle ne me fournissait une occasion, la seule peut-être que je trouverai dans ce chapitre, de me rapprocher de son avis. D’ailleurs le témoignage qu’il a bien voulu me transmettre de l’indulgence du public, expliquera le prix que je mets aujourd’hui à prouver qu’à défaut de tout autre mérite, ma Notice ne renfermait rien d’inexact.

Suivant M. Ainger, « j’ai accusé tous (all) les auteurs anglais, un seul excepté, d’avoir sacrifié la vérité à des préjugés nationaux. » Cette assertion n’a aucun fondement ; je n’en veux pour preuve que ce seul passage : « Lorsque MM. Thomas Young, Robison, Partington, Tredgold, Millington, Nicholson, Lardner, etc., présentaient le marquis de Worcester comme l’inventeur de la machine à feu, l’ouvrage de Salomon de Caus leur était sans doute inconnu. » Si l’on ne croyait pas à la sincérité de cette déclaration, je ferais remarquer que dans les sept noms qu’on vient de lire, se trouve celui d’un