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MACHINES À VAPEUR.

a, n’a pas été fait dans la vue d’ajouter à la puissance de la machine. Si j’avais cru devoir insister sur les grandes hauteurs auxquelles la vapeur dans l’appareil de Caus pourrait élever l’eau, je les aurais trouvées non pas sur une figure sans échelle, mais bien dans cette phrase, déjà citée : « La violence est grande quand l’eau s’exhale en air par le moyen du feu… il est certain que si l’on met ladite balle (une balle de cuivre contenant de l’eau) sur un grand feu, en sorte qu’elle devienne trop chaude, il se fera une compression si violente, que la belle crèvera en pièces. »

J’avais pensé, en écrivant l’histoire de la machine à feu, que le meilleur moyen de ménager l’attention du lecteur, serait d’indiquer, pas à pas, en quoi chaque nouveau projet améliorait la machine déjà existante. C’est ainsi, par exemple, que j’ai analysé tous les perfectionnements apportés par Savery à la machine de Salomon de Caus. Cette méthode parait avoir singulièrement déplu à M. Ainger ; expliquer la machine de Savery et l’expliquer clairement sans avoir besoin d’en donner la figure, est à ses yeux un vrai scandale ; au reste, il ne dit, ni que la description soit inexacte (voir p. 34), ni qu’elle lui paraisse insuffisante le péché par omission qu’il me reproche a donc été seulement relevé pour faire nombre.

Au surplus, le lecteur peut juger par la figure suivante, copiée sur celle de Savery, que ma description était très-suffisante (fig. 7 et 8) ; en A on aperçoit le fourneau, en B la chaudière en C deux robinets qui tournés tour à tour tour, conduisent la vapeur successivement dans chacun des vases D ; ces deux vases D reçoivent vers le bas l’eau