Page:Arago - Œuvres complètes de François Arago, secrétaire perpétuel de l’académie des sciences, tome 6.djvu/104

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

différents de ceux qu’il pourrait adopter la ville restant ouverte, et que ces modifications de plan seraient tout à l’avantage de notre pays. Suivant son opinion, corroborée d’ailleurs par les décisions du sens commun, fortifier la capitale, ce n’était pas y appeler la guerre, c’était, au contraire, l’en éloigner.

Le général Haxo ne s’en était pas tenu à des considérations vagues, à de simples aperçus. Il avait, comme Vauban, fait un plan détaillé et le devis de la fortification parisienne. La fortification du général Haxo était aussi une enceinte continue, sans forts détachés.

En fait, sur l’utilité de fortifier Paris et sur la nature spéciale des travaux à adopter, les partisans de l’enceinte continue peuvent se prévaloir des projets, des décisions catégoriques des plus grandes, des plus illustres autorités militaires dont la France ait le droit de s’enorgueillir.

Les adversaires de toute fortification, les séides des forts détachés durent prévoir que les opinions incertaines (en toute matière elles forment la majorité) se grouperaient, tôt ou tard, autour d’un système recommandé par l’approbation de Vauban et de Napoléon. Il était donc dans leur rôle d’opposer citation à citation, et, à toute extrémité, de représenter les décisions des deux illustres capitaines, comme des paroles légères et sans portée, comme des erreurs de vieillards décrépits. Le lecteur a déjà vu que ce mode d’argumentation ne saurait m’embarrasser.

Puisque Napoléon croyait la fortification de Paris nécessaire, pourquoi, dit-on, ne s’en occupa-t-il pas à une époque où les caves des Tuileries regorgeaient de mil-