Page:Arago - Œuvres complètes de François Arago, secrétaire perpétuel de l’académie des sciences, tome 6.djvu/155

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pule de l’honneur du pays, pourra toujours compter sur son appui. Louis XIV lui rendait déjà une entière justice, lorsque, très-peu de temps avant la grande journée de Denain, il écrivait au maréchal de Villars : « Si vous perdez la bataille, écrivez-le à moi seul ; je passerai par Paris, je le connais, et je vous amènerai cent mille hommes. »

Quelle fut, sous le point de vue militaire, la conduite du peuple, du véritable peuple de Paris pendant la révolution ?

A la nouvelle du manifeste de Brunswick, la ville de Paris organisa, dans les derniers jours de juillet 1792 et les premiers jours du mois d’août suivant, quarante-huit bataillons et plusieurs compagnies de canonniers. Ces troupes firent partie de l’armée qui vainquit à Valmy.

En exécution du décret du 24 février 1793 sur la mise en réquisition permanente de trois cent mille hommes de gardes nationales, la ville de Paris fournit trente mille hommes.

Le 8 mars 1793, on apprit la levée du siége de Maëstricht et la retraite de notre armée sur Valenciennes. La population de Paris fut instruite de ces événements par une proclamation de la municipalité et par un drapeau noir flottant sur le sommet des tours de Notre-Dame, Peut-être dira-t-on que le drapeau était un moyen révolutionnaire. Je sais, moi, que le lendemain il partit pour l’armée quinze mille Parisiens.

En avril 1793, l’insurrection de la Vendée éclata. Aucun corps de troupes n’existait dans ce pays. La Con-