Page:Arago - Œuvres complètes de François Arago, secrétaire perpétuel de l’académie des sciences, tome 6.djvu/260

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la campagne de 1814. Travaillez donc à Montereau ; complétez les fortifications de Soissons et de Vitry ; couronnez d’un fort le monticule presque isolé qui domine Châlons sur la rive gauche de la Marne ; fortifiez Reims ; exécutez enfin à Laon et à Langres les grands travaux que la Restauration elle-même avait ordonnés, et tous nos vœux vous accompagneront. Si après avoir montré ainsi que votre intention, d’accord avec votre devoir, est de tenir l’ennemi autant que possible éloigné de la capitale, de lui disputera outrance chaque pouce territoire ; si vous nous prouvez que cette seconde ligne de forteresses ne couvrirait pas suffisamment Paris, alors, mais seulement alors, la population verra sans répugnance qu’on l’entoure d’une fortification continue, exclusivement dirigée contre l’extérieur et dont les propriétés militaires ont été proclamées par les deux plus grandes autorités des temps modernes, par Vauban et Napoléon ; alors, mais seulement alors, les Parisiens travailleront gaîment aux fronts bastionnés que leur courage rendra ensuite inexpugnables. Quant à des fortifications en partie tournées vers la ville et dont un pouvoir tyrannique pourrait quelque jour faire usage pour opprimerltes citoyens, ne les commencez pas, car une rumeur générale vous empêcherait de les terminer.

Tout le monde comprend aujourd’hui que « le gouvernement doit avoir assez de force pour réprimer les particuliers et pas assez pour opprimer la nation ». Cette maxime renferme la condamnation radicale des forts détachés. Afin d’épargner aux écrivains ministériels la peine de chercher le nom de l’audacieux pamphlétaire