Page:Arago - Œuvres complètes de François Arago, secrétaire perpétuel de l’académie des sciences, tome 6.djvu/262

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m’acquitter autant qu’il était en mon pouvoir, envers les habitants du douzième arrondissement municipal, dont les suffrages m’appelèrent simultanément à la Chambre et à un grade élevé dans la garde nationale. Au reste, mes adversaires seront sans doute bien peu flattés d’apprendre que le reproche qu’ils m’adressent n’est pas de leur invention ; ils le trouveront dans le journal de Marat : lui aussi ne voulait pas que Bailly prît aucune part aux affaires publiques « par la raison que sa vie avait été consacrée aux sciences exactes. »

« M. Arago est un homme de parti ! » Je suis du parti, heureusement très-nombreux, qui ne veut pas de forts détachés autour de Paris : ce fait est d’une évidence incontestable.

Un journal, à mon occasion, a écrit le nom de tribun. Si par là il entend désigner toute personne qui contribuera de ses efforts à augmenter le bien-être des classes pauvres ; qui regarde comme un devoir sacré de la législature, d’améliorer la position matérielle, morale et intellectuelle du peuple, j’accepte la qualification.

M. Arago est un ambitieux ! »

Lorsque le jésuite Brisacier appela Pascal porte d’enfer, l’illustre auteur des Provinciales se contenta de répliquer : Mentiris impudentissimè. Comment prouver, en effet, qu’on n’est pas une porte d’enfer ? J’aurais bien pu moi-même me trouver réduit pour toute réponse, au mentiris impudentissimè de Pascal. Les circonstances m’ont heureusement servi de manière à pouvoir aborder nettement le reproche d’ambition.

Je pense qu’on accordera d’abord sans difficulté que