Page:Arago - Œuvres complètes de François Arago, secrétaire perpétuel de l’académie des sciences, tome 6.djvu/73

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la bière. Cela prouve qu’il s’était livré, non à de simples aperçus, mais au travaille plus détaillé sur la défense de Paris. Si de telles citations semblaient de quelque poids, que ne consultait-on les traités de l’attaque et de la défense des places de l’illustre maréchal ? On y eût trouvé des tables proportionnelles d’approvisionnement, où figurent du poivre, des clous de girofle, des harengs saurs, des aiguilles de bourrelier, des bonnets d’osier pour les soldats, etc., etc. Tout cela est assurément peu poétique ; il faut cependant s’y résigner : la vie matérielle est ainsi faite, dans les places fortes comme dans les villes ouvertes.

On a parlé avec dérision de l’opinion du maréchal sur l’attachement des Parisiens pour leurs rois. Dieu me garde de m’ériger en juge compétent de l’utilité de la citation : me sera-t-il permis, cependant, de faire remarquer que M. de Lamartine a lui-même rappelé avec éloge des paroles de Louis XIV qui exprimaient la même pensée avec infiniment plus de force.

Pour atténuer l’importance du Mémoire de Vauban, M. de Lamartine n’a eu garde d’oublier le titre modeste du recueil dont ce Mémoire fait partie. Je compléterai la révélation en disant que le recueil en question, loin d’être composé comme on pourrait le croire de quelques feuilles légères, forme douze gros volumes ; que des problèmes militaires, commerciaux, agricoles, financiers, économiques, y sont traités avec une grande supériorité de vues ; que les meilleurs esprits du siècle de Louis XIV et de notre époque, ont mis ces profondes recherches, même au-dessus des travaux de Vauban sur la fortifica-