Page:Arago - Œuvres complètes de François Arago, secrétaire perpétuel de l’académie des sciences, tome 6.djvu/87

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places, à moins de conditions spéciales que les pays de plaine n’offrent jamais.

Dans tout siége, on voit des hommes placés derrière des fortifications construites longtemps à l’avance, entourés d’objets parfaitement étudiés et qu’ils ont pu remanier à leur gré, combattant à coups de canons d’autres hommes obligés de s’abriter derrière des retranchements créés à la hâte.

Il semble que l’avantage devrait être du côté de ceux qui se sont préparés de longue main, qui ont pu s’établir solidement et dans le système le mieux adapté au terrain.

Il n’en est rien cependant. A quoi cela tient-il ? A ce que la prépondérance de l’artillerie décide presque tout dans ce genre de lutte.

Dans une place d’un faible développement, les fortifications tournent rapidement. Tous les bastions, tous les remparts qui les unissent (les courtines), ont inévitablement des orientations très-diverses. Les canons ne tirant que perpendiculairement aux parapets, ou dans des directions formant avec ces lignes des angles peu différents de l’angle droit, il en résulte que chaque point de la campagne ne peut être battu que par un fort petit nombre de pièces. La parallèle des ennemis, puisqu’elle enveloppe la ville, a plus de développement que l’enceinte des remparts. La campagne a donc les moyens de faire converger sur un point donné de la place, une plus grande masse de boulets que la place ne lui en renvoie ; l’attaque acquiert ainsi de la supériorité.

Supposez-vous maintenant derrière un front rectiligne