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Page:Arago - Œuvres complètes de François Arago, secrétaire perpétuel de l’académie des sciences, tome 8.djvu/108

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Aristote avait déjà parfaitement remarqua (voy. son Traité des Météores) que les nuits calmes et sereines sont les seules pendant lesquelles il se dépose de la rosée. Ce résultat, qui se rattache très-bien, comme on a pu le voir précédemment, à la théorie du Dr Wells, a toutefois été révoqué en doute par plusieurs observateurs modernes. Musschenbroek, par exemple, dit qu’en Hollande la rosée se montre en abondance alors même que les couches inférieures de l’atmosphère sont chargées d’un épais brouillard ; mais comme il ajoute en même temps que dans ces circonstances on en trouve aussi bien à la surface des métaux que sur les autres corps, il s’ensuit que cette espèce d’humidité n’est pas de la rosée proprement dite.

Quant au calme de l’atmosphère, quelques physiciens lc croyaient si peu nécessaire qu’ils affirmaient (voy., par exemple, Journal de l’École Polytechnique, t. ii, p. 409) « qu’un vent venant toujours du côté du Soleil accompagne constamment la formation de la rosée » ; mais cette opinion n’est guère soutenable, puisqu’on a reconnu que la rosée se précipite sans interruption depuis le coucher jusqu’au lever du Soleil.

On doit encore faire honneur à Aristote de plusieurs observations importantes c’est lui qui a reconnu le premier que la rosée est moins abondante sur les montagnes que dans les plaines ; que la gelée blanche se dépose d’abord sous la forme de rosée proprement dite et ne se congèle qu’ensuite que tel vent qui produit un certain effet dans une localité particulière peut avoir un effet tout contraire dans un autre lieu. Voilà, au reste, les seules