Page:Arago - Œuvres complètes de François Arago, secrétaire perpétuel de l’académie des sciences, tome 8.djvu/112

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Le Dr Wells s’est trompé, ce me semble, en attribuant à Dufay l’opinion que la rosée est un phénomène électrique car ce physicien dit positivement, page 368 de son Mémoire : « sans prétendre rien inférer du rapport que je vais faire remarquer, » et il mentionne seulement alors la grande conductibilité des métaux pour l’électricité. Plus bas, après avoir rappelé que les métaux sont les seuls corps qui ne deviennent pas phosphorescents, Dufay ajoute « J’avoue que je suis bien éloigné de voir le rapport qu’il peut y avoir entre des propriétés si différentes ; mais aussi je ne voudrais pas assurer qu’il n’y en eût point. »

Suivant Musschenbroek l’humidité qu’on observe sur les feuilles des plantes provient de leur propre transpiration. Voici la preuve qu’il en donne : Un pavot dont la tige passait au travers d’une petite ouverture pratiquée dans une large plaque de plomb fut recouvert le soir d’une cloche de verre ; le lendemain matin les feuilles étaient chargées d’humidité, quoique, à l’aide de la disposition précédente et du lut qui bouchait le trou, elles eussent été privées de toute communication avec le sol et l’air extérieur.

En examinant attentivement cette expérience, on voit que tout ce qu’il est permis d’en conclure, c’est que les sucs qui transsudent par les vaisseaux excrétoires des végétaux peuvent entrer pour quelque chose dans la formation de la rosée ; mais on ne saurait assimiler la quantité de liquide qui se montre en vaisseaux clos, dans une atmosphère bientôt saturée d’humidité, sur une plante garantie du refroidissement nocturne, à celle qui se serait développée et maintenue sur chaque feuille en plein air. Les