Page:Arago - Œuvres complètes de François Arago, secrétaire perpétuel de l’académie des sciences, tome 8.djvu/117

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momètre suspendu à l’air libre peut s’élever à centigrade. Tel est aussi, à très-peu près, le résultat obtenu par Pictet en 1777 et publié pour la première fois en 1792, dans l’ouvrage de Prévost, où, par parenthèse, le rayonnement du nuage se trouve déjà indiqué comme la cause physique du phénomène. Alors, toutefois, on n’avait pas encore reconnu que ce rayonnement refroidit l’atmosphère beaucoup moins qu’un corps solide.

Une circonstance curieuse dont on doit la découverte à Pictet, c’est que, dans des nuits calmes et sereines, la température de l’air, au lieu d’aller en diminuante mesure qu’on s’éloigne du sol, présente au contraire, au moins jusqu’à certaines hauteurs, une progression croissante. Un thermomètre, à d’élévation, marquait toute la nuit centigrades de moins qu’un instrument tout pareil qui était suspendu au sommet d’un mât vertical de mètres. Deux heures environ après le lever du Soleil, comme aussi deux heures avant son coucher, les deux instruments étaient d’accord ; vers midi le thermomètre près du sol marquait souvent centigrades de plus que l’autre ; par un temps complétement couvert, les deux instruments avaient la même marche le jour et la nuit. (Voy. les Lettres de Deluc à la Reine d’Angleterre, t. v, 1779.)

Ces observations de Pictet ont été confirmées en 1783, par Six, de Canterbury, et répétées pendant une année entière. Un thermomètre suspendu dans un jardin, à mètres du sol, était, pendant la nuit, et par un temps calme et serein, de à centigrades plus bas qu’un thermomètre placé au sommet du clocher de la cathédrale