Page:Arago - Œuvres complètes de François Arago, secrétaire perpétuel de l’académie des sciences, tome 8.djvu/119

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de l’herbe : premièrement à la rosée dont elle est recouvert par un temps serein, et qui aurait conservé en tombant la température des couches élevées de l’atmosphère où il supposait qu’elle prenait naissance secondement à l’évaporation. Dans l’ouvrage posthume, il admet que le froid est la conséquence de la rosée. Telle était aussi l’opinion de Wilson. (Voy. les Transactions d’Edinburgh pour 1788.)

On trouve dans un Mémoire de Rumford, Transactions philosophiques, 1804, ce passage remarquable « N’est-ce pas par l’action des rayons frigorifiques (ceux qui viennent de l’espace) que notre globe est continuellement refroidi, et qu’il conserve, dans tous les âges, la même température moyenne, malgré l’immense quantité de chaleur que les rayons solaires lui communiquent journellement ? » Cette conjecture, du reste, n’est appuyée d’aucune observation thermométrique qui soit propre à indiquer comment s’opère le refroidissement.

La découverte du docteur Wells consiste donc dans les observations très-importantes qu’il a variées de mille manières, et d’où résulte avec évidence la conséquence que, par un temps serein, les corps solides exposés au rayonnement de l’espace sont au-dessous de la température de l’air avant que la rosée ait mouillé leur surface. Le refroidissement de ces corps est donc la cause, et non pus la conséquence de la formation de la rosée. On peut même ajouter, en opposition avec les idées de Wilson et de Six, que la chaleur qui se développe quand la vapeur aqueuse atmosphérique passant de l’état de fluide aériforme à celui de liquide vient se déposer à la surface des