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Page:Arago - Œuvres complètes de François Arago, secrétaire perpétuel de l’académie des sciences, tome 8.djvu/127

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les vents transportent souvent les atmosphère du nord au midi et celles du midi au nord ; c’est que des courants verticaux mêlent les couches extrêmement froides des régions élevées aux couches généralement plus tempérées de la surface du globe.

Si un vent glacial arrive dans un lieu déterminé, il refroidit promptement la surface de tous les corps qu’il frappe, et ce refroidissement se communique plus ou moins vite, par voie de conductibilité, aux couches intérieures. Quand la surface du globe est nue, elle éprouve directement les effets du vent, et le refroidissement intérieur qui en résulte peut être considérable. Si elle est couverte, au contraire, le refroidissement immédiat porte sur l’enveloppe, et les couches terrestres y participent d’autant moins que cette enveloppe est plus épaisse et son pouvoir conducteur plus petit. Or, la neige est une des substances connues les moins conductrices ; elle formera donc, pour peu qu’elle ait assez d’épaisseur, un obstacle presque insurmontable au passage du froid atmosphérique dans le sol qu’elle recouvrira.

Mais ce n’est pas seulement à empêcher la communication des basses températures de l’air aux couches terrestres plus ou moins profondes que se borne l’utilité de la neige ; elle fait aussi l’office d’écran, et s’oppose à ce que le sol qu’elle abrite n’acquière la nuit, en rayonnant vers le ciel quand il est serein, une température de plusieurs degrés inférieure à celle de l’air. C’est à la surface extérieure de la neige que s’opère ce genre de refroidissement et, à cause du manque de conductibilité, le sol y participe à peine.