Page:Arago - Œuvres complètes de François Arago, secrétaire perpétuel de l’académie des sciences, tome 8.djvu/150

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résultats supérieurs à l’ensemble de ceux qu’a obtenus le capitaine Sabine à Bahia et à la Jamaïque, dans deux périodes de sept et de six jours consécutifs des mois de juillet et d’octobre 1822. M. Daniell en conclut « que lu radiation des corps terrestres est moindre entre les tropiques qu’à Londres. » Comme l’intensité de ce rayonnement dépend de la pureté de l’atmosphère, j’avais cru, sauf plus ample vérification, que la différence de qui existe entre le maximum de rayonnement observé à Londres dans un espace de temps si long (trois ans), et le maximum de rayonnement observé à la Jamaïque dans une période si courte (six jours), pouvait tenir seulement à ce que, dans cette île, les circonstances atmosphériques avaient été moins favorables. J’avoue qu’en voyant avec quel dédain M. Daniell rejetait mes doutes, j’ai craint un moment de n’avoir ici que des excuses à lui présenter. « Ceux, dit-il, qui connaissent par expérience la pureté habituelle et la beauté du ciel équinoxial ; ceux, plus spécialement, qui ont décrit la splendeur des étoiles et l’éclat des constellations qu’on aperçoit dans la zone torride, comme différant si complétement de tout ce que nous sommes accoutumés à voir dans notre atmosphère brumeuse, complimenteront certainement le capitaine Sabine sur la patience et la persévérance avec lesquelles il a attendu des occasions peu favorables, il est vrai, è l’objet qu’il se proposait, mais qui sont rares et remarquables. »

Le capitaine Sabine, que d’autres travaux appelaient à Bahia, a certainement choisi, dans le court intervalle de son séjour, les circonstances les plus favorables à cha-