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après. Nulle chose ne plaît à l’homme comme elle plaît à la nature. »(Traduction de M. Guéroult.)

CHAPITRE VI
de la congélation des rivières

Le rayonnement nocturne me paraît devoir servir à expliquer quelques circonstances de la congélation des rivières dont les observateurs avaient été anciennement frappés, mais sans pouvoir en assigner la cause.

Les seuls cléments qu’il paraisse important d’examiner quand on étudie les phénomènes de la congélation des rivières sont : 1o l’intensité du froid ; 2o sa durée ; 3o la plus ou moins grande hauteur des eaux ; 4o enfin, leur vitesse. En parcourant toutefois les journaux des crues et des congélations de la Seine, on trouve bientôt qu’il existe d’autres causes influentes.

En décembre 1762, la rivière fut totalement prise à la suite de six jours de gelée dont la température moyenne était de centigrades et sans que le plus grand froid eût dépassé tandis qu’en 1748 la rivière coulait encore après huit jours d’une température moyenne de centigrades, le plus grand froid, dans cet intervalle, s’étant déjà élevé jusqu’à Cependant la hauteur des eaux au-dessus du zéro du pont de la Tournelle (et cette hauteur dans chaque rivière règle constamment la vitesse) était la même aux deux époques. Comment expliquer cette anomalie ? On le pourra peut-être si les circonstances atmosphériques n’ont pas été pareilles en 1762 et en 1748, d’après la seule considération que le