Page:Arago - Œuvres complètes de François Arago, secrétaire perpétuel de l’académie des sciences, tome 8.djvu/175

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surface du fleuve, tours filets, situés au fond de l’eau, se couvraient d’une telle quantité de Grundeis, qu’il leur était très-difficile de les retirer ; que les corbeilles dont on se sert pour prendre des anguilles revenaient souvent d’elles-mêmes à la surface, incrustées extérieurement de glace ; que des ancres perdues en été, remontaient, l’hiver suivant, entraînées par la force ascensionnelle de la glace du fond qui les recouvrait ; que cette glace soulève les grosses pierres auxquelles les balises sont attachées par des chaînes, et occasionne ainsi les plus fâcheux déplacements de ces utiles signaux, etc., etc.

Braun confirma par lui-même ces diverses observations. Il dit avoir reconnu expérimentalement que le chanvre, la laine, les cheveux, le poil bouilli de cheval, surtout la mousse et l’écorce d’arbre, sont les corps qui, placés au fond de l’eau, se couvrent de glace le plus promptement. Il assure que les divers métaux ne jouissent pas de cette propriété au même degré. L’étain, suivant lui, occuperait le premier rang ; le fer serait au dernier.

§ 5.

Knight, le célèbre botaniste, a rapporté dans le tome cvi des Transactions philosophiques, une observation d’autant plus précieuse qu’elle semble, à quelques égards, donner le secret de la formation des glaces de fond.

L’observation a été faite en 1816, le matin, après une nuit très-froide, sur la rivière Terne, dans le Herefordshire. Cette petite rivière, retenue par une écluse,