Page:Arago - Œuvres complètes de François Arago, secrétaire perpétuel de l’académie des sciences, tome 8.djvu/222

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effet, être attribués aux travaux agricoles, au déboisement des plaines et des montagnes, au dessèchement des marais, etc., etc., si nous parvenons à prouver que le climat n’est devenu ni plus chaud ni plus froid, dans un lieu dont l’aspect physique n’a pas sensiblement varié depuis une longue suite de siècles.

Renfermer ainsi, d’un seul coup, pour toute l’étendue de la Terre, les variations de climats, passées et futures, dans les limites des influences naturellement fort bornées que les travaux des hommes peuvent exercer, serait un résultat météorologique d’une importance extrême. Ou me pardonnera donc, je l’espère, les détails minutieux dans lesquels je vais entrer. Une partie de ces détails, je m’empresse de le déclarer, a été prise dans les écrits de Schouw, voyageur danois également distingué pur des travaux de botanique et de météorologie.

On remarquera que je devrai résoudre le problème que je me suis posé sans avoir recours à des chiffres certains, à des observations numériques. L’invention des thermomètres ne remonte guère qu’à l’année 1590 ; on doit même ajouter qu’avant 1700 ces instruments ni utiiient ni exacts ni comparables. Il est donc impossible de déterminer avec précision, pour aucun lieu de la Terre, quelle était sa température à des époques très-reculées. Mais quand on voudra se borner à des limites, rechercher seulement, par exemple, si maintenant les hivers sont plus ou moins rigoureux que pur le passé, si les étés sont plus chauds ou plus froids, on pourra suppléer aux observations directes,