Page:Arago - Œuvres complètes de François Arago, secrétaire perpétuel de l’académie des sciences, tome 8.djvu/286

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1609-1610. Le temps fut très-froid en Angleterre de décembre à avril ; la Tamise fut prise de manière à former un chemin. Les oiseaux et les plantes périrent. (Clark’s Exam.)
1615. L’Allemagne, la Hongrie et les provinces voisines souffrirent le 20 janvier un froid si rude, que nombre de ceps de vigne et une grande quantité d’arbres fruitiers furent gelés. (Mercure françois.)
1616. Le froid fut très-vif en France pendant cet hiver ; il sévit sur l’armée royale qui accompagnait la reine, de Poitiers à Tours. À Paris, la débâcle de la Seine renversa un côté du pont Saint-Michel. (Mercure françois ; Félibien.)
1620-1621. Cet hiver fut très-rigoureux au Nord et au Midi. Le Zuyderzée gela entièrement ; une partie de la mer Baltique fut couverte d’une glace très-épaisse ; les glaces des lagunes de l’Adriatique emprisonnèrent la flotte vénitienne. Le froid fut aussi très-intense en Provence. (Calvisius.)
1621-1022. Les gelées furent très-fortes en Flandre et dans le nord de la France durant cet hiver. Les Hollandais perdirent la moitié de leur armée devant l’Écluse par le froid et la faim. (Mercure françois.)
1623-1624. Cet hiver fut très-âpre ; il fit tellement souffrir l’armée du prince d’Orange, qu’il empêcha de réussir la tentative de ce prince contre la ville d’Anvers. Il tomba d’immenses quantités de neige qui causèrent de grands désastres. (Mercure françois.) L’hiver dura, en Angleterre, du milieu de décembre au milieu de janvier, et en Allemagne le Danube fut gelé. (Short.)
1624-1625. Voici ce que rapporte un météorologiste contemporain : « Après un hiver extrêmement rude, il tomba en février une neige très-abondante par le vent d’ouest. Il survint ensuite pendant quelques jours des gelées très-âpres amenées par le vent du nord, particulièrement à la fin de février. Au surplus, presque toute l’année se montra très-froide. Plusieurs espèces d’arbres et surtout les noyers, dont la végétation était très-avancée, furent gelés jusqu’au tronc. Ces rigueurs des saisons ont amené la disette que nous subissons en ce moment. » (Liberti Fromondi Meteorologica, Anvers, 1627, in, p. 272.)
1632-1633. Cet hiver fut très-rigoureux et commença de très-bonne heure. Le Mercure de France rapporte que le 4 octobre 1632, le froid devint si vif entre Montpellier et Beziers