Page:Arago - Œuvres complètes de François Arago, secrétaire perpétuel de l’académie des sciences, tome 8.djvu/355

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sensible sur les écorces et le tissu fibreux… mais sept jours après, la gelée a repris avec plus d’intensité ; le thermomètre a marqué puis il est tombé de la neige, du givre et une pluie fine qui se congelant à mesure sur les arbres, a brisé par son poids bon nombre de branches et d’arbres de toutes essences, notamment les arbres à feuilles persistantes, les peupliers et un plus grand nombre appartenant à la famille des conifères. Il y a eu en outre des courants d’air froid ou plutôt glacé qui ont tracé dans les massifs des lignes de rameaux entièrement frappés, tandis que, à côté, des arbres de même essence n’avaient aucunement souffert. »
    Voici d’après M. Pepin l’énumération des arbres adultes qui ont été endommagés ou ont succombé sous le climat de Paris  : Robinia pseudo-acacia, pyramidalis ; R. viscosa ; Negundo fraxinifolia ; Juglans cinerea, amara, olivæformis, nigra ; Broussonetta papyrifera ; Cercis siliquastrum ; Morus alba ; Catalpa syringæfolia ; Diospyros virginiana, calycina ; Pavia ohiotensis ; Fraxinus californica ; Mahonia fascicularis ; Cedrus deodora ; Pinus halepensis, adunca, insignis ; Abies khutrow.
1857-1858. Cet hiver offre le type d’un hiver d’une rigueur moyenne de la zone tempérée. Dès le milieu de novembre de grands froids sévissaient sur le littoral atlantique des Etats-Unis ; plusieurs ports étaient obstrués par les glaces, et le canal Érić était pris. Les mois de novembre et de décembre se montrèrent en France et dans une partie de I’Europe d’une température notablement plus douce que la moyenne. Au nord de la Loire, en décembre, la campagne offrait le coup d’oeil du printemps : les primevères, les violettes, les anémones étaient en fleur. Janvier fut au contraire plus froid que la moyenne et présenta dans le Midi une suite de gelées qui dura de à jours. Heureusement l’intensité du frold ne dépassa pas certaines limites, car la terre ne reçut pas de neige en France pendant cet hiver, excepté dans les lieux élevés, et les désastres de la gelée eussent pu être très-graves sur des champs nus et déjà verts. La sécheresse continue fit la désolation des agriculteurs : il ne tomba de pluies suffisantes que dans la région méditerranéenne de la Provence. Le manque d’eau fut tel que dans presque tous les villages les puits étaient taris, les sources à sec, qu’on était obligé de faire plusieurs lieues pour abreuver le bétail. Dans l’Eure, on acheta l’eau