Page:Arago - Œuvres complètes de François Arago, secrétaire perpétuel de l’académie des sciences, tome 8.djvu/359

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Après l’inspection de cette longue table dressée par M. Barral, personne ne songera plus à s’étonner, nous le pensons, ni de l’inégale ni de l’inégale répartition des hivers rigoureux, ni des froids très-vifs que l’on éprouve tout à coup ; mais on pourra concevoir l’espoir d’établir avec certitude, soit le maintien des climats, soit les variations qu’ils ont subies. Passons à quelques applications. De 1768 à 1788, le thermomètre, en Provence, ne descendit jamais au-dessous de centigr. Cette période de ans, n’ayant point offert des froids de et de comme on en avait observé antérieurement, quelques personnes admettaient déjà que le climat s’améliorait ; mais en 1789, l’illusion fut détruite, car cette année on éprouva à Marseille, un froid de centigrades (voir p. 299).

De 1800 à 1819, le thermomètre n’était pas descendu, dans le département des Bouches-du-Rhône, au-dessous de centigrades ; mais en 1820, comme dans quelques-unes des années remarquables dont nous avons fait mention dans notre catalogue, on éprouva un froid de centigrades (voir p. 310). Ainsi, soit que l’on considère l’intensité du froid, soit qu’on examine après quels intervalles les froids extraordinaires se reproduisent, on ne voit aucune raison d’admettre que, dans une période de ans, le climat de la Provence ait notablement varié.

Si maintenant nous venons au climat de Paris, nous pourrons obtenir un résultat également intéressant. Déterminons d’abord à quel degré il est nécessaire que le thermomètre descende pourque la Seine se gèle en totalité.