Page:Arago - Œuvres complètes de François Arago, secrétaire perpétuel de l’académie des sciences, tome 8.djvu/361

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D’après les observations rapportées par Félibien, et d’après celles de Boulliaud, elle fut de plusieurs degrés centigrades au-dessous de zéro, en janvier, février et mars 1434 ; en janvier et février 1656 ; en janvier 1658 ; en décembre 1662, janvier et février 1663.

Si l’ancienneté des observations thermométriques précises ne paraît pas assez grande pour qu’on puisse en déduire la conséquence que les hivers, à Paris, étaient anciennement plus rudes qu’aujourd’hui, on accordera du moins que ces observations prouvent, contre une opinion fort répandue, que le climat de la capitale de la France ne s’est point détérioré dans les temps modernes.

Il faut bien remarquer, du reste, dans la discussion des hivers rigoureux, qu’à égalité de latitude le froid peut sévir d’une manière très-différente, selon les lieux. Nous citerons comme preuve les froids extraordinaires observés en Amérique dans le mois de janvier 1835 (voir p. 328). L’American journal of science and arts publié par Benjamin Silliman, renferme à cet égard beaucoup de documents dont une partie m’a paru mériter d’être mise sous les yeux des météorologistes. Jadis les observations de très-grands froids pouvaient être considérées par des esprits inattentifs comme un objet de simple curiosité  ; mais depuis qu’on a compris que, tôt ou tard, ces observations se rattacheront, par exemple, d’une manière plus ou moins directe, à la détermination de la température des espaces célestes, leur importance ne saurait plus être le sujet d’un doute pour personne.

Voici les minima de température en degrés du thermomètre centigrade, qui ont été observés les ou