Page:Arago - Œuvres complètes de François Arago, secrétaire perpétuel de l’académie des sciences - Astronomie populaire, tome 2.djvu/152

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moins brillante que le reste du Soleil, la pénombre doit être considérée comme une découverte de Scheiner.

Scheiner n’a jamais vu une pénombre offrant sur son contour extérieur des angles aigus. Cet astronome eut tort de croire qu’une chose qui ne s’était point offerte à ses recherches ne pouvait pas exister. Je trouve, en effet, dans les observations d’Herschel, la figure d’une tache solaire dont le noyau, le 18 février 1801, à 7h 44m, avait une sorte de doigt très-saillant et très-aigu qui se reproduisait dans la pénombre ; 2h 11m après, au lieu de deux doigts, ou mieux de deux griffes, on en voyait six qui se correspondaient également. La cause, quelle qu’en fût la nature, qui modifiait la forme du noyau, agissait donc de la même manière sur la pénombre.

Scheiner croyait qu’il n’y a point de noyau sans pénombre. Hévélius était du même avis.

Cette règle manque d’exactitude. Le 27 février 1800, Herschel a vu deux grandes taches autour desquelles il n’y avait pas de pénombre. Quant aux petites taches, elles n’en ont presque jamais.

S’il fallait encore prouver qu’il existe quelquefois de larges pénombres sans noyau central, je citerais deux observations de William Herschel : une du 7 février 1800, l’autre du 12 février suivant.

La partie de la pénombre adhérente au noyau noir est sensiblement moins obscure que la portion voisine du contour extérieur. Cette remarque de J.-D. Cassini est très-digne d’attention. Schrœter a été également frappé de ce phénomène.

Me voici arrivé à la belle découverte que fit Alexandre