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Lalande, développant un aperçu de Fontenelle, admit que la matière lumineuse dont le Soleil est entouré, éprouve un flux et un reflux. Par suite de cette marée, d’énormes rochers pourraient de temps en temps poindre à la surface du liquide.

Dans ce système, les portions rocheuses situées entièrement au-dessus de la matière incandescente, constitueraient les noyaux des taches ; les parties légèrement abaissées au-dessous du niveau général formeraient les pénombres.

Mais qui ne voit que ces pénombres ne seraient pas alors bien terminées, que leurs régions les plus sombres devraient toucher les noyaux. Cette conséquence, d’après les anciens témoignages de Cassini et de La Hire, est contraire aux observations. Si d’autres objections semblaient nécessaires, je demanderais comment il arrive que les noyaux se divisent.

Le système de Lalande ne peut pas supporter un examen sérieux, surtout en vue de cette observation due à Galilée, et qui montre que les taches noires ne font pas saillie au-dessus de la photosphère. Le célèbre philosophe de Florence a remarqué que l’intervalle lumineux compris entre deux taches équatoriales, quelque petit qu’il soit au moment où ces taches atteignent le centre du disque, subsiste encore près des bords ou du limbe, tandis que si leur hauteur était sensible, elles se projetteraient alors l’une sur l’autre et ne paraîtraient former qu’une tache unique.