Page:Arago - Œuvres complètes de François Arago, secrétaire perpétuel de l’académie des sciences - Astronomie populaire, tome 2.djvu/188

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Galilée, dans une lettre au prince Cesi (t. vi, p. 108 de l’excellente édition des Œuvres de l’illustre astronome publiée par M. Alberi de Florence), s’exprime ainsi : « L’image du Soleil projetée sur un carton à l’aide de la lunette paraît également lumineuse dans tous ses points. Je crois le fait incontestable. »

Huygens croyait le Soleil liquide et tirait cette conséquence de l’égale intensité de la lumière de cet astre sur tous les points du disque.

Bouguer paraît être le premier expérimentateur qui se soit prononcé sur la question. Après avoir dit que, dans une lunette qui grossit beaucoup, l’image du Soleil paraît « comme une surface plane dont l’éclat est, pour ainsi dire, le même partout ; » il ajoute que ce jugement peut être une illusion provenant de ce qu’en comparant le bord au centre, l’œil passe successivement sur des parties dont l’intensité varie par degrés insensibles. Il explique alors, mais d’une manière très-imparfaite, comment il a paré à cet inconvénient en faisant usage de l’héliomètre, instrument dont l’invention lui appartient (chap. ii, p. 52).

Je soupçonne que l’artifice employé pour cela par Bouguer, consistait à isoler, par des écrans placés au foyer et convenablement découpés, deux parties d’égale étendue prises l’une sur le centre de la première image héliométrique, l’autre près du bord de la seconde. Il constata ainsi, dans trois ou quatre épreuves faites à différents jours, que l’ouverture correspondant au centre d’une image était plus brillante que l’ouverture correspondant au bord de l’autre. En diminuant l’ouverture de l’objectif qui fournissait l’image du centre, jusqu’à ce que cette image lui