Page:Arago - Œuvres complètes de François Arago, secrétaire perpétuel de l’académie des sciences - Astronomie populaire, tome 2.djvu/214

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

1683 ; elles sont dues à J.-D. Cassini. Ce grand astronome croyait que la lueur zodiacale n’existait pas, ou que du moins elle était excessivement faible en 1665. Voici ses preuves :

« J’observai, dit-il, en février et mars de cette année une comète très-faible où devait se trouver cette lumière ; cependant mes journaux n’en font aucune mention. »

Mais il me paraît prudent d’accorder à l’assertion de l’illustre observateur, la confiance seulement que l’on doit avoir en toute matière dans les preuves négatives.

J.-D. Cassini soupçonnait de plus que la lumière zodiacale a les mêmes vicissitudes que les taches solaires ; il admettait que le Soleil peut lancer dans le plan de son équateur, et jusqu’au delà de l’orbite de Vénus, une matière un peu grossière susceptible de réfléchir les rayons lumineux, et que c’était là l’origine de cette lueur.

D’autres astronomes ont supposé que la lumière zodiacale faisait connaître les dernières limites de l’atmosphère solaire dans le plan de l’équateur de cet astre. Mais il se présente contre cette hypothèse une difficulté insurmontable, empruntée à la mécanique, dont je vais donner une idée qui sera plus complétement appréciée quand nous aurons expliqué la cause qui maintient les mouvements planétaires. Les atmosphères de tous les corps célestes acquièrent à la longue, par l’effet du frottement de leurs diverses couches superposées, un mouvement de rotation commun et égal à celui du corps central qu’elles enveloppent. Pour le Soleil, la durée de cette rotation se monterait à 25 jours 1/2. Tel serait le temps de la révolution de la matière qui nous fait voir la lueur zodiacale jusque