Page:Arago - Œuvres complètes de François Arago, secrétaire perpétuel de l’académie des sciences - Astronomie populaire, tome 2.djvu/221

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saisir aucune trace de polarisation le 19 mars 1843, soit dans la lumière zodiacale, soit dans la lumière de la queue de la comète placée en son voisinage. On s’est servi, dans ce genre de recherches, de polariscopes procédant simplement par variation d’intensité, c’est-à-dire n’ayant pas pour objectif une lame mince de mica ou une plaque de cristal de roche, comme de polariscopes procédant par phénomènes de coloration (liv. xiv, chap. vi, p. 101).

Les mêmes observations, répétées le 29 mars, ont encore donné un résultat négatif.

Pour espérer voir des phénomènes de coloration avec mes polariscopes, il eût été indispensable d’accroître l’intensité de la lumière zodiacale qui se peignait sur la rétine. Ce résultat aurait été sans doute obtenu en augmentant considérablement, comme cela est possible, par l’action de la belladone, l’ouverture de la pupille de l’œil de l’observateur, mais je ne crus pas devoir soumettre à cette épreuve un organe dans lequel je commençais à soupçonner quelques traces d’affaiblissement.

La lumière zodiacale, quoiqu’elle soit observée avec soin depuis deux siècles environ, offre encore aux cosmologues, comme on voit, un problème qui n’a pas été résolu d’une manière complète. Mon ami Alexandre de Humboldt a vu souvent dans les régions tropicales de l’Amérique du Sud, des intermittences d’intensité brusques et rapides, des ondulations qui traversaient la pyramide lumineuse. Des variations supposées dans la constitution de notre atmosphère ne sauraient suffire à rendre compte des changements que subissent la configuration