Page:Arago - Œuvres complètes de François Arago, secrétaire perpétuel de l’académie des sciences - Astronomie populaire, tome 2.djvu/269

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
237
LIVRE XVI. — MOUVEMENTS DES PLANÈTES.

vitesse graduellement croissante jusqu’au jour où l’opposition arrive.

Une explication semblable rendrait compte des rétrogradations de Jupiter et de Saturne. Elle a ce caractère, qu’elle donne non-seulement le sens dans lequel le phénomène se réalise, mais qu’elle peut même servir à en produire numériquement toutes les circonstances, telles que la durée de chaque station et l’étendue totale de la rétrogradation.

Cette théorie a rendu compte avec la plus grande exactitude des rétrogradations d’Uranus et de Neptune, planètes nouvellement découvertes, comme aussi de la rétrogradation de la nombreuse suite d’astéroïdes compris entre Mars et Jupiter.

Ainsi les phénomènes des stations et rétrogradations des planètes devant lesquels les efforts des plus grands génies de l’antiquité étaient restés impuissants, ont servi à prouver que la Terre est une planète obéissant, comme chacune des autres planètes connues des anciens ou successivement découvertes, aux lois établies par Kepler.

Rappelons, en finissant ce chapitre, qu’en discutant les seules observations que ferait un astronome situé dans le Soleil, on ne trouverait, à cause de l’immobilité du centre de l’observation, aucun indice de stationnement et de rétrogradation ; en sorte qu’il est prouvé que ce phénomène remarquable est une illusion due au déplacement continuel de l’observateur ; il fournit la meilleure démonstration qu’on puisse imaginer du déplacement journalier de notre globe.