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LIVRE XIII. — MOUVEMENTS DES ÉTOILES.

trouvé vrai dans beaucoup de cas ; mais, chose singulière, les plus forts mouvements propres connus appartiennent à des étoiles très-peu brillantes, et on peut dire qu’aucune étoile de première grandeur ne marche avec une vitesse comparable aux vitesses des étoiles de sixième et septième grandeurs qui se trouvent en tête du tableau précédent.

Les astronomes croyaient jusqu’à ces dernières années que le mouvement propre de chaque étoile s’exécutait dans le même sens ou en ligne droite, et avec une vitesse uniforme. On a récemment élevé des doutes sur la réalité de cette conception théorique, du moins en ce qui concerne Procyon et Sirius. En discutant les positions de ces étoiles correspondantes à des époques bien choisies, Bessel a cru trouver, quant à la vitesse du mouvement propre de ces deux astres et quant à leur direction, des irrégularités manifestes et qui l’ont conduit à supposer que l’une et l’autre de ces étoiles circulent à la manière des étoiles doubles autour de centres d’attraction obscurs situés dans leur voisinage. M. Struve, qui est aussi une autorité, a élevé des doutes sur les résultats obtenus par le directeur de l’Observatoire de Kœnisberg. Des observations ultérieures décideront la question.

Si l’on calcule en lieues, d’après les distances à la Terre que nous avons données précédemment pour quelques étoiles (liv. ix, chap. xxxii, t. i, p. 436) les valeurs des mouvements propres de ces mêmes étoiles que nous venons d’exprimer en secondes de degré, on arrive aux chiffres suivants qui méritent de fixer l’attention du lecteur :