Page:Arago - Œuvres complètes de François Arago, secrétaire perpétuel de l’académie des sciences - Astronomie populaire, tome 2.djvu/418

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Ces conséquences, en apparence inévitables, ont perdu toute leur certitude, quand il a été établi parle témoignage de plusieurs astronomes exercés, que le même jour, 26 juin, où M. Lindener ne découvrit aucune tache sur le Soleil, il en existait plusieurs assez visibles.

L’observation du général prussien n’établit donc, en aucune façon, que la comète de 1819 fût transparente dans tous ses points ; elle prouve seulement ou que M. le gouverneur de Glatz employait de trop faibles télescopes, on que ses 77 ans avaient notablement affaibli sa vue.

En 1825 (cette date est bien tardive après les pressantes invitations d’Olbers), M. Pastorff annonça que le 26 juin 1819, à 8h 26m du matin, il aperçut sur le Soleil une tache nébuleuse de 84″,5 de diamètre, parfaitement ronde et ayant dans son centre un point lumineux : il croit que cette tache était la comète. De l’observation de M. Pastorff résulterait d’abord la conséquence que la nébulosité de cet astre avait très-peu de diaphanéité. Pour expliquer le point central lumineux, il faudrait supposer ensuite, ou que le noyau était notablement plus transparent que la nébulosité, ou s’il était opaque, qu’il brillait d’une lumière propre plus intense que celle du Soleil transmise au travers des autres parties de la comète. Est-il nécessaire de dire que l’une et l’autre de ces conséquences sont de tout point inadmissibles.

§ 4. Changements brusques dans la constitution des noyaux.

De l’ensemble des remarques faites depuis qu’on applique les lunettes à l’observation des comètes, nous pou-