Page:Arago - Œuvres complètes de François Arago, secrétaire perpétuel de l’académie des sciences - Astronomie populaire, tome 2.djvu/469

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réflexion peut porter la lumière sur" tous les points, ne saurait conduire à aucune conclusion certaine.

Voyons si nous tirerons un meilleur parti de la découverte faite en 1811 par Malus. Cet illustre physicien reconnut, comme nous l’avons déjà vu, que les rayons lumineux réfléchis spéculairement, c’est-à-dire en formant des images régulières des objets, acquièrent de nouvelles propriétés par lesquelles ils se distinguent de la lumière directe, celles, par exemple, de ne plus donner deux images de même intensité en traversant un cristal doué de la double réfraction (liv. xiv, chap. vi, p. 95) ; c’est ce qu’il appela la polarisation de la lumière. Pour appliquer cette découverte à l’analyse de la lumière d’une comète, il fallait avoir prouvé préalablement que la lumière réfléchie sur les facettes infiniment petites dont se composent les molécules des substances gazeuses, jouit de la même propriété. C’est ce que je fis en 1811, en établissant que la lumière émanant du Soleil, et réfléchie par l’atmosphère terrestre est très-fortement polarisée (liv. xiv, chap. vi, p. 100).

Cela posé, tout le monde comprendra le système d’observations auquel j’eus recours lorsque la comète de 1819 se montra tout à coup dans la région du nord. Je dirigeai sur cette comète une petite lunette dans laquelle était un prisme doué de la double réfraction ; les deux images de la queue de l’astre, présentèrent une légère différence d’intensité qui fut vérifiée par les observations concordantes de MM. de Humboldt, Bouvard et Mathieu. Pour m’assurer que cette légère différence, correspondante à une très-faible polarisation, n’était pas un phénomène