Page:Arago - Œuvres complètes de François Arago, secrétaire perpétuel de l’académie des sciences - Astronomie populaire, tome 2.djvu/494

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court chapitre ; mais j’ai tenu à faire remarquer qu’il y a deux questions bien différentes à poser.

Pour les comètes périodiques, dont l’orbite est connue, dont on peut prédire avec une très-grande approximation : l’époque du prochain retour ; pour les comètes de Halley, d’Encke, de Gambart, de Faye, on sait et on petit déterminer avec certitude quelle sera la moindre distance à la Terre. Il n’y a donc pas alors à faire usage des considérations de probabilité dont il vient d’être question,

Le problème, il faut bien le comprendre, est tout autre dans les calculs dont j’ai rapporté les résultats. Ici, nous voulons déterminer, sans rien savoir de la forme et de la position de l’orbite de la comète, à combien de chances de collision la Terre est exposée. C’est ainsi que nous avons trouvé, quant au noyau proprement dit, une chance de choc, une chance fâcheuse, sur 280 999 999 chances favorables ; pour la nébulosité, dans ses dimensions les plus habituelles, les chances défavorables seraient de 10 ou de 20 sur le même nombre de 281 millions. Admettons un moment que les comètes qui viendraient heurter la Terre par leur noyau, anéantiraient l’espèce humaine tout entière ; alors le danger de mort, qui résulterait pour chaque individu de l’apparition d’une comète inconnue, serait exactement égal à la chance qu’il courrait s’il n’y avait dans une urne qu’une seule boule blanche sur un nombre total de 281 millions de boules, et que sa condamnation à mort fût la conséquence inévitable de la sortie de cette boule blanche au premier tirage.

Tout homme qui consent à faire usage de sa raison,