Page:Arago - Œuvres complètes de François Arago, secrétaire perpétuel de l’académie des sciences - Astronomie populaire, tome 2.djvu/504

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faire remarquer que la comparaison de l’incandescence des corps célestes à celle des feux ordinaires ; que l’assimilation des comètes aux bûches qu’il faut jeter incessamment dans nos foyers pour y entretenir la combustion, ne reposent sur aucune analogie spécieuse. Personne n’ignore aujourd’hui que presque tous les corps, dans certaines conditions spéciales, et particulièrement dans certains états électriques, peuvent être rendus lumineux sans que rien se combine avec leur substance, sans que rien s’en dégage. Tel est le cas, par exemple, de deux charbons placés dans le vide, dont l’un touche au fil provenant de tel ou tel pôle d’une pile voltaïque un peu forte, tandis que l’autre est en communication avec le pôle opposé de la même pile ; car dès que les surfaces de ces charbons sont très-rapprochées, ils deviennent plus resplendissants que tous les feux terrestres connus. Cet éclat est même tel, qu’on s’est accordé à désigner la lumière qui en émane alors par le nom de lumière solaire.

L’expérience dont je viens de parler est très-importante. Je ne dirai pas cependant qu’on puisse en déduire avec quelque certitude la conséquence que la lumière du Soleil et des étoiles est une lumière électrique ; mais on m’accordera, du moins, que le contraire n’est pas prouvé, et cela suffit pour faire rejeter dans le domaine des simples hypothèses, les raisonnements dont Newton s’étayait pour établir qu’il était tombé des comètes dans des étoiles.

L’opinion que les comètes servent d’aliment au Soleil et aux étoiles n’est pas seulement consignée dans le célèbre livre des Principes ; je la trouve encore dans une pièce