Page:Arago - Œuvres complètes de François Arago, secrétaire perpétuel de l’académie des sciences - Astronomie populaire, tome 2.djvu/511

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des torrents de laves, Cet auteur fait, en pure perte, un grand étalage d’érudition. Si en enregistrant ainsi des événements contemporains, il prétendait avoir établi de nouveaux rapports, il ne se tromperait pas moins que cette femme dont parle Bayle, qui, n’ayant jamais mis la tête à la fenêtre sans avoir vu des carrosses dans la rue Saint-Honoré, s’imagina qu’elle était la cause unique de leur passage.

J’aurais vivement désiré, pour l’honneur des sciences et de la philosophie modernes, pouvoir me dispenser de prendre au sérieux les idées bizarres dont je viens de faire justice ; mais j’ai acquis personnellement la certitude que cette réfutation ne sera pas inutile, que Grégory, Sydenham, Lubinietski, etc., ont parmi nous bon nombre d’adeptes. Le célèbre voyageur Rûppel écrivait du Caire, le 8 octobre 1825 : « Les Égyptiens pensent que la comète actuellement visible (n° 145 du catalogue), est la cause des fortes secousses de tremblement de terre que nous avons ressenties ici le 21 août, et que c’est elle aussi qui exerce sa maligne influence sur les chevaux et les ânes qui crèvent. La vérité est qu’ils meurent de faim, le fourrage manquant à cause de l’inondation incomplète du Nil. » Si des indiscrétions ne m’étaient pas interdites ici, je convaincrais aisément le lecteur, qu’en fait de comètes, tous les Égyptiens ne sont pas sur les bords du Nil.

Je dirai donc seulement : Écoutez, quand vous assisterez à l’une de ces brillantes réunions où affluent ceux qu’il est d’usage d’appeler les notabilités Sociales, écoutez un seul instant les longs discours dont la future comète fournit le texte, et décidez ensuite si l’on peut se glorifier