Page:Arago - Œuvres complètes de François Arago, secrétaire perpétuel de l’académie des sciences - Astronomie populaire, tome 2.djvu/516

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pu être admise ; mais aujourd’hui que les comètes sont pour tous les astronomes de véritables astres obéissant, comme les planètes, aux lois de Kepler ; aujourd’hui qu’on a reconnu la dépendance mutuelle de leurs distances et de leurs vitesses ; aujourd’hui qu’il est résulté de l’observation et de la théorie que tous les corps célestes se meuvent nécessairement dans leurs orbites avec d’autant plus de rapidité qu’ils sont plus près du Soleil, il serait contraire à tous les principes d’admettre qu’une comète interposée entre la Terre et le Soleil eût pu circuler, pour un observateur situé sur la Terre, autour de cet astre, de manière à paraître constamment dans son voisinage, pendant plus d’un mois ! Vainement, afin d’éviter la nécessité d’une conjonction exacte, étalerait-on la queue de la prétendue comète, lui donnerait-on la largeur de celle de 1744 (chap. xxv, p. 407), la difficulté conserverait toute sa force. Le brouillard sec de 1783, quoi qu’on en ait dit, n’était donc pas une queue de comète.

Le brouillard extraordinaire de 1831, qui a si vivement excité l’attention du public dans les quatre parties du monde, ressemblait par trop de circonstances à celui de 1783, pour que je puisse me dispenser de prouver aussi qu’il ne faut pas en chercher l’origine dans une queue de comète.

Ce brouillard a été remarqué, pour la première fois :

Sur la côte d’Afrique 
le 3 août.
A Odessa 
le 9
Dans le midi de la France 
le 10
A Paris 
le 10
Aux États-Unis (New-York) 
le 15
A Canton (en Chine) 
fin d’août