Page:Arago - Œuvres complètes de François Arago, secrétaire perpétuel de l’académie des sciences - Astronomie populaire, tome 2.djvu/526

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

port, de la comète de 1680 ? Je dis plus : transportons notre globe lui-même, avec ses mers et ses continents tant étudiés, à la place que la comète occupait le 17 décembre, et le problème n’en sera pas moins insoluble. D’abord, la Terre éprouvera sans doute, dans son enveloppe solide, une chaleur 28 000 fois plus forte que celle de l’été ; mais bientôt toutes les mers se changeront en vapeurs, et l’épaisse couche de nuages qui en résultera la mettra peut-être à l’abri de la conflagration qu’on pouvait redouter au premier coup d’œil. Ainsi, il est certain que le voisinage du Soleil amènera une grande augmentation de température sans qu’on puisse, par la nature des choses, en assigner numériquement la valeur.

Considérons maintenant l’astre dans le point opposé de son orbite. Les distances qui séparent le Soleil de la Terre, dans sa position présente, et de la comète dans son aphélie, sont dans le rapport de 138 à 1. Le carré du premier de ces deux nombres étant à peu près 19 000 fois plus grand que le carré du second, il en résulte que, placée à la suite de la comète de 1680, la Terre à l’aphélie serait 19 000 fois moins échauffée qu’elle ne l’est en été. Si nous admettons, avec Bouguer, que la lumière solaire soit 300 000 fois plus vive que celle de la Lune, nous trouverons enfin, qu’à son aphélie, que 287 ans 1/2 après avoir éprouvé dans le point opposé de l’orbite une chaleur évaluée par Newton à 2 000 fois celle d’un fer rouge, la comète de 1680 et la Terre, dont nous la supposons accompagnée, recevraient une lumière 16 fois plus forte, seulement, que celle de la pleine Lune. Cette lumière, concentrée au foyer des plus larges len-