Page:Arago - Œuvres complètes de François Arago, secrétaire perpétuel de l’académie des sciences - Astronomie populaire, tome 2.djvu/542

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tache exceptionnelle dont nous parlons fait le même trajet en une petite fraction de jour. Les taches solaires, proprement dites, marchent comparativement avec très-peu de rapidité quand elles occupent le bord du Soleil ; la tache actuelle est douée de la même vitesse près des deux bords et au centre. Les taches solaires offrent toujours dans leur contour de grandes irrégularités ; la tache dont l’apparition se trouve expliquée naturellement par l’interposition de Mercure, est parfaitement ronde et sans rien qui puisse être comparé, quant à la visibilité et à l’étendue, aux espaces faiblement lumineux entourant les taches proprement dites, auxquelles on a donné le nom de pénombre. Enfin, cette dernière tache est d’un noir bien plus prononcé que les taches qui se forment dans l’atmosphère du Soleil. Mais on dépasserait ce que l’observation autorise en concluant de ce fait que le corps qui par son interposition produit la tache, est d’une obscurité parfaite et n’émet absolument aucune lumière. Il est manifeste, en effet, comme nous l’avons prouvé en nous occupant précédemment (liv. xiv, chap. xx, p. 156) des taches du Soleil, que la noirceur de la tache actuelle peut être un phénomène de contraste et qu’en réalité elle paraîtrait, vue isolément, au moins aussi lumineuse que les régions du ciel qui entourent le Soleil.

Il faut donc chercher dans les phénomènes des phases la preuve que Mercure n’est pas lumineux par lui-même.

Alpétrage, astronome arabe, voulant expliquer comment Mercure ne s’était jamais montré à lui sur le Soleil, faisait cette planète lumineuse par elle-même. Mais nous avons vu (p. 489) que l’orbite de Mercure n’est pas