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Au reste, la période de rotation obtenue par Cassini a été confirmée au collége romain, à l’aide d’observations à l’abri de toutes objections faites de 1840 à 1842, par le père Vico et ses collaborateurs. La moyenne d’un grand nombre de taches leur a donné, pour durée de la rotation de Vénus, 23h 21m 23s,93.

Il est remarquable que Dominique Cassini n’ait jamais réussi à apercevoir à travers l’atmosphère de Paris aucune trace des taches à l’aide desquelles, en 1666, il constata à Rome l’existence d’un mouvement de rotation ou du moins de libration dans Vénus.

Herschel aperçut quelquefois des taches sur le disque en croissant de Vénus, près de la ligne de séparation d’ombre et de lumière. Ces taches ne lui laissèrent aucun doute sur l’existence d’un mouvement de rotation de la planète, beaucoup plus rapide que Bianchini ne l’avait supposé ; mais il les trouva trop faibles, trop confuses, trop changeantes, pour oser entreprendre une détermination exacte de la durée de la rotation et surtout de la position des pôles.

Herschel ne croyait pas que les taches existassent sur un corps solide. Il les plaçait dans l’atmosphère de la planète. Cette opinion ne pourrait guère être soutenue depuis que les astronomes de l’Observatoire du collége romain ont retrouvé, comme nous venons de le dire, les taches de Bianchini, avec toutes les anciennes formes.

Pendant les passages de Vénus sur le Soleil, on n’a aperçu aucune inégalité entre les divers diamètres de la planète, d’où l’on peut conclure qu’elles n’est pas aplatie dans le sens de l’axe de rotation.