Page:Arago - Œuvres complètes de François Arago, secrétaire perpétuel de l’académie des sciences - Astronomie populaire, tome 2.djvu/576

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quelques détails sur les observations par lesquelles Shrœter démontra qu’il existe une atmosphère autour de Vénus et sur la complète adhésion que l’astronome de Slough finit par lui accorder.

Quand Vénus, voisine de sa conjonction inférieure, était très-échancrée, l’astronome de Lilienthal apercevait le contour de la planète un peu au delà des cornes brillantes directement éclairées par le Soleil ; un peu au delà de la portion du disque, qui seule eût été visible à l’aide d’une lunette ordinaire. Cette lumière problématique était, par sa faiblesse, relativement à la vive lumière du croissant de la planète, ce qu’est la lueur cendrée comparée à la lumière éclatante du reste de la Lune.

Le 12 août 1790, le diamètre total de Vénus sous tendant un angle de 60″, les cordes des deux arcs qu’une très-faible lumière éclairait par delà les cornes brillantes du disque étaient, l’une et l’autre, de 8 secondes. À l’aide d’un calcul très-simple, Schrœter conclut de ces nombres que la lumière secondaire s’étendait sur la planète quinze degrés plus loin que la limite où s’arrêtaient les rayons directs du Soleil. Suivant lui, cette faible lueur de quinze degrés d’amplitude provenait, par voie de réflexion, de l’atmosphère dont la planète était enveloppée ; c’était, avec un peu moins d’étendue, la lumière crépusculaire que l’atmosphère terrestre répand sur les objets longtemps avant le lever du Soleil.

Sur le fait de l’existence de la lumière secondaire, à l’aide de laquelle nous pouvons apercevoir plus de 180 degrés du contour de Vénus, Herschel rendit complète justice à l’astronome de Lilienthal. Ce fait, il le qualifie