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sité observé est bien autrement considérable ; ce décroissement n’est définitivement un effet de pénombre qu’à l’égard d’une part vraiment insignifiante de la phase.

Pour expliquer ces phénomènes, Herschel fut conduit à l’idée que la lumière de Vénus nous est principalement réfléchie par des nuages répandus dans son atmosphère.

Voici comment il s’énonçait touchant la lumière intense du contour extérieur du croissant : « Je m’aventure, dit-il, à l’attribuer à l’atmosphère de la planète ; cette atmosphère, comme celle de la Terre, est probablement remplie de matières qui réfractent et réfléchissent la lumière en abondance et dans toutes les directions. Conséquemment, sur le bord du disque où notre rayon visuel rencontre l’atmosphère obliquement (c’est-à-dire dans sa plus grande épaisseur), il doit y avoir un accroissement apparent d’éclat. »

L’explication est ingénieuse, mais elle prête à quelques difficultés : on ne voit pas bien, par exemple, comment une lumière atmosphérique donnerait lieu à un contour extérieur du croissant de la planète, nettement tranché, parfaitement défini.

Des mesures du décroissement de l’intensité entre les deux bords du croissant, fourniraient des moyens de soumettre l’hypothèse à une discussion motivée ; on doit donc engager les astronomes à tenter tous les moyens possibles d’arriver à ces mesures. Je profiterai de l’occasion pour citer une observation d’où il semble découler que la diminution d’intensité, entre les bords du croissant, est beaucoup plus rapide qu’on ne le suppose généralement. Lorsque dans la mesure du diamètre d’une planète,