Page:Arago - Œuvres complètes de François Arago, secrétaire perpétuel de l’académie des sciences - Astronomie populaire, tome 2.djvu/585

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vient d’une phosphorescence de l’atmosphère ou de la partie solide de cette planète.

Cette même opinion avait été antérieurement professée par William Herschel, qui en disant, dans un Mémoire de 1795, que la portion de Vénus non éclairée par le Soleil a été vue par différentes personnes (qu’il ne nomme pas), croit ne pouvoir rendre compte de l’existence du phénomène qu’en l’attribuant à quelque qualité phosphorique dans l’atmosphère de la planète.

Ce rare et curieux phénomène ne pourrait-il pas être expliqué à l’aide d’une certaine lumière cendrée, analogue à celle de notre Lune, et qui aurait sa cause dans la lumière réfléchie par la Terre ou par Mercure vers la planète ? N’en donnerait-on pas une explication plus plausible en le rapportant à la classe des visibilités négatives ou par voie de contraste ? Faut-il l’attribuer à une sorte de phosphorescence qui se développerait parfois dans la matière dont Vénus est formée ? Doit-on supposer, enfin, que l’atmosphère de la planète est quelquefois le siége, dans toute son étendue, de lumières analogues à celles qui, sur la Terre, constituent les aurores boréales ?

Les observations n’ont jusqu’ici rien fourni d’assez précis pour qu’on puisse se décider en faveur d’une de ces hypothèses, de préférence aux autres.