Page:Arago - Œuvres complètes de François Arago, secrétaire perpétuel de l’académie des sciences - Astronomie populaire, tome 2.djvu/72

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Rochon ne tarda pas à imaginer une nouvelle construction qui remédiait à une partie des imperfections dont nous venons de parler et qui consistait à n’employer qu’un seul prisme de cristal de roche, achromatisé avec deux prismes de verre ordinaire, et à le faire mouvoir le long de l’axe dans l’intérieur de la lunette ; par là on peut mesurer avec précision tous les angles compris entre zéro et celui qui exprime la double réfraction du prisme de cristal, l’échelle de tous ces angles étant la distance focale de la lunette. Ce nouveau micromètre fut reçu par les astronomes avec un applaudissement général, et un petit nombre d’expériences exactes semblèrent confirmer tout ce que la théorie en avait fait espérer. Mais comme s’il était de l’essence de cette espèce d’instruments de faire naître des réclamations, ce qui était arrivé pour le micromètre à fils d’Auzout et pour l’héliomètre de Bouguer, se reproduisit dans cette nouvelle circonstance ; Maskelyne, à qui l’exactitude de ses observations à Greenwich avait fait une réputation justement méritée, produisit des certificats de M. Aubert et de Dollond, d’où il résultait que déjà vers la fin de 1776 il avait fait construire un micromètre à prisme isocèle de verre ordinaire assez semblable pour le but et pour les moyens, à celui dont le physicien français avait publié la description. L’abbé Boscowich crut aussi avoir des droits à cette découverte et chercha à les faire valoir ; l’Académie intervint dans la querelle ; les journaux du temps publièrent de nombreux Mémoires pour ou contre chaque compétiteur, tandis que personne ne s’occupait du mérite de la découverte. Un trait remarquable de cette longue discussion, c’est que l’instrument