Page:Arago - Œuvres complètes de François Arago, secrétaire perpétuel de l’académie des sciences - Astronomie populaire, tome 3.djvu/200

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hauteur d’un lieu quelconque dans lequel le baromètre aurait été observé, mais encore la hauteur totale de l’atmosphère. Il est clair, en effet, que si un abaissement de 1 millimètre dans la hauteur du baromètre correspondait à un déplacement vertical de 10m,509, un abaissement de 760 millimètres, qui est l’a hauteur totale du baromètre, devrait correspondre à 10m,509 pris 760 fois, ou à 7 986m,84. Telle serait la hauteur de l’atmosphère dans la supposition que nous avons faite ; mais l’air étant un fluide compressible, ses couches inférieures doivent être plus denses que les supérieures, ou peser davantage à volume égal. Il résulte de là qu’il faudra parcourir en hauteur, pour faire baisser le mercure du baromètre de 1 millimètre, un espace qui dépassera d’autant plus 10m,509 qu’on se trouvera dans une couche d’air plus rare ou plus élevée au-dessus de l’Océan. On voit aussi que la hauteur de l’atmosphère, que nous avons déduite de l’hypothèse d’une température uniforme, doit être trop petite, ce qui est confirmée par des observations d’un autre genre.

Si l’atmosphère terrestre était illimitée, le phénomène de la nuit nous serait complétement inconnu : la lumière du Soleil venant à tomber sur des couches d’air suffisamment éloignées de la Terre pourrait toujours nous être renvoyée par la réflexion que ces couches lui feraient subir. D’un autre côté l’absence d’atmosphère ferait évidemment que la nuit arriverait, le soir, brusquement et immédiatement après le coucher apparent du Soleil, et le jour naîtrait le matin à l’instant même du lever apparent de cet astre. Or, tout le monde sait que le crépus-