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Page:Arago - Œuvres complètes de François Arago, secrétaire perpétuel de l’académie des sciences - Astronomie populaire, tome 3.djvu/206

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là il résulte qu’on a la hauteur CE de l’atmosphère, différence entre OC et OE = OA.

Telle est la méthode imaginée par Kepler pour conclure des phénomènes crépusculaires la hauteur de l’atmosphère. Cette méthode présente plus d’une incertitude. La Hire songea le premier à la corriger en faisant entrer dans le calcul l’influence de la réfraction exercée par l’atmosphère sur la ligne CDS. Mais je dois dire que toutes les déterminations de la hauteur de l’atmosphère, fondées sur la durée du crépuscule, qu’on a obtenues jusqu’ici, reposent sur l’hypothèse que les rayons venant du Soleil, qui dessinent la limite du phénomène, n’ont été réfléchis qu’une seule fois ; toutes supposent qu’après deux réflexions sur des couches d’air, la lumière solaire est trop affaiblie pour produire quelque lueur appréciable. Aujourd’hui ces bases du calcul ne seraient plus admissibles. Des expériences de polarisation ont prouvé, en effet, que des réflexions multiples contribuent d’une manière importante à la dissémination de la lumière du Soleil dans l’atmosphère ; que, dans chaque direction, des rayons réfléchis plusieurs fois entrent pour une part notable dans le faisceau total qui arrive à l’œil. Au surplus, il est manifeste qu’en introduisant cette nouvelle donnée dans le calcul, on trouverait des hauteurs de l’atmosphère plus petites que par l’ancienne méthode qui donne 60 000 mètres ou 15 lieues pour la plus grande épaisseur de la couche aérienne qui entoure notre planète.

Nous avons trouvé précédemment (p. 184) que, d’après la hauteur moyenne du baromètre au niveau de l’Océan, la hauteur de l’atmosphère ne serait pas de 8 000 mètres