Page:Arago - Œuvres complètes de François Arago, secrétaire perpétuel de l’académie des sciences - Astronomie populaire, tome 3.djvu/272

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Simon Morin qui, le premier, eut l’idée d’adapter une lunette à un instrument divisé ; c’est à Picard et à Auzout que nous sommes redevables des premières observations précises qui aient été faites avec ces instruments. Cette invention, d’où date l’exactitude de l’astronomie moderne et qui depuis a été jugée assez capitale pour que les savants anglais aient cru devoir la revendiquer en faveur de leur compatriote Gascoigne, fut, à son origine, rejetée par plusieurs astronomes, et entre autres par Hévélius ; ce savant, dont les nombreux travaux avaient été faits avec des pinnules, chercha, malgré les objections de Hooke, à en faire prévaloir l’usage, et la grande réputation dont il jouissait avait déjà fait ranger plusieurs observateurs à son avis ; mais bientôt la mesure de la Terre, exécutée en entier par Picard avec des instruments de la nouvelle construction, vint montrer leur grande supériorité et leva tous les doutes. Il se présente cependant, dans l’usage de ces instruments, une difficulté sur laquelle Hévélius avait beaucoup insisté, et qui tient à celle de déterminer avec exactitude la position de l’axe optique de la lunette, par rapport aux divisions de l’arc de cercle auquel elle est adaptée. L’ouvrage de Picard renferme la description des divers moyens qui peuvent servir à faire cette rectification ; mais le seul qui paraisse susceptible de quelque exactitude est celui du retournement, qui consiste à observer la même étoile dans deux positions diamétralement opposées de l’instrument ; le défaut de parallélisme entre l’axe optique et la ligne de foi, influe en sens contraires sur les deux mesures partielles, qui diffèrent par conséquent l’une de l’autre du double de