Page:Arago - Œuvres complètes de François Arago, secrétaire perpétuel de l’académie des sciences - Astronomie populaire, tome 3.djvu/388

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prendrai ici le fait tel que les observations l’ont donné, et je me contenterai de signaler une circonstance qui pourrait changer cet ordre des choses.

Supposons que la terre soit totalement solide. Sa rencontre oblique avec une comète un peu grande, déplacera son axe de rotation. Puisque le mouvement s’opérait d’abord autour d’un axe principal, après le choc il aura lieu autour d’un axe instantané. Dès ce moment, les latitudes varieront périodiquement entre certaines limites.

Les observations de latitude sont faciles et susceptibles d’une grande exactitude. Des changements de deux secondes de degré ne resteraient pas longtemps cachés ; or, de pareils changements auraient lieu si le pôle nord du globe s’écartait de 60 mètres du point matériel auquel il correspond aujourd’hui. La plus petite comète ne pourrait donc pas venir heurter obliquement la Terre, sans que l’altération de certains éléments géographiques en avertît sur-le-champ les astronomes de Paris, de Londres, de Berlin, etc. Ce que nous disons de l’avenir peut être appliqué au passé ; et de ce que la Terre tourne autour d’un axe invariable, on peut conclure avec certitude qu’elle n’a pas été rencontrée par une comète. À la suite de cet ancien choc, un axe instantané de rotation eût, en effet, remplacé l’axe principal, et les latitudes terrestres se trouveraient aujourd’hui soumises à des variations continuelles que les observations n’ont pas signalées. Il ne serait pas impossible que la Terre, dont la rotation aurait eu lieu primitivement autour d’un axe instantané, se fût trouvée, à la suite d’un choc, tourner mathématiquement