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règle, une lune dont toute la révolution, sauf une très petite fraction de seconde, se verrait opérée durant les derniers jours de janvier et les 28 jours de février, devrait cependant s’appeler Lune de mars. Au reste, on trouverait des résultats tout aussi bizarres, si la dénomination de la Lune avait été empruntée au nom du mois dans lequel elle commence.

Voici, suivant toute apparence, une remarque qui n’a pas peu contribué à faire prendre la fin de la lunaison pour type. Considérons l’année 1767, par exemple. Dans cette année, il y a eu une Lune qui a commencé le 1er janvier et qui a fini le 30 ; ainsi, pour tout le monde, cette Lune a été celle de janvier. La suivante aurait donc dû être la Lune de février ; or, cette Lune suivante a commencé le 30 janvier ; elle n’aurait donc pu s’appeler que la seconde Lune de janvier, si le nom avait été emprunté au mois dans lequel elle a commencé, tandis qu’elle a appartenu, comme c’est nécessaire, au mois de février, quand on se règle sur la fin de la lunaison.

Mais, en adoptant la définition citée plus haut, de Clavius, de Blondel, des auteurs de l’Art de vérifier les dates, on trouvera des mois auxquels correspondront deux Lunes, et des années pour lesquelles le mois de février sera sans lunaison.

Citons des exemples de l’un et l’autre cas. Une lune finit dans la nuit qui sépare le 31 décembre du 1er janvier, et très-près de minuit : cette lune est celle de janvier ; la Lune suivante, commençant au même instant, finira donc avant le 30 janvier ; ce mois comptera donc deux Lunes.