Page:Arago - Œuvres complètes de François Arago, secrétaire perpétuel de l’académie des sciences - Astronomie populaire, tome 3.djvu/437

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Les petits cratères, suivant l’astronome de Lilienthal, seraient plus modernes que les grands. Il croit même en avoir vu un se former pendant ses observations dans l’enceinte d’Hévélius.

Le cratère de Tycho se distingue des autres par des circonstances qui en font un type à part.

Des raies brillantes partent des bords de ce cirque, comme d’un centre commun, et se prolongent à des distances plus ou moins considérables.

Ces sillons brillent du même éclat que les bords et le centre du cratère. Il faut donc supposer qu’ils sont formés de la même matière.

Comme diverses circonstances ne permettent pas d’expliquer ces longues lignes lumineuses par des torrents de lave, on est obligé de les attribuer à des matières lancées de l’intérieur de la Lune à l’époque de la formation de Tycho.

Ce serait, qu’on me pardonne ce rapprochement, une série de blocs erratiques qui, en tombant sur la surface lunaire, auraient formé des lignes continues.

On peut faire de très-sérieuses objections contre une pareille explication de la longueur considérable des sillons lumineux, quoique sur la Lune la force de projection volcanique doive produire de plus grands effets, en raison de l’absence presque absolue d’une atmosphère, et de la faiblesse de la pesanteur à la surface de notre satellite.

Un observateur anglais, M. Nasmyth, s’est probablement plus approché de la vérité, en assimilant le phénomène offert par le cratère de Tycho et par les rayons divergents qui partent de ses bords, à ces cassures