Page:Arago - Œuvres complètes de François Arago, secrétaire perpétuel de l’académie des sciences - Astronomie populaire, tome 3.djvu/455

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tout à la fois ou seulement par parties devant l’affaiblissement de notre crépuscule ; or, il arriva que le limbe obscur se montra d’abord dans le prolongement de chacune des deux cornes du croissant, sur une longueur de 1 minute 20 secondes, avec une largeur d’environ 2 secondes, avec une teinte grisâtre très-faible qui perdait graduellement de son intensité et de sa largeur en s’avançant vers l’est. Au même moment, les autres parties du limbe obscur étaient totalement invisibles, et cependant, comme plus éloignées de la portion éblouissante du disque directement éclairée par le Soleil, il semble qu’on aurait dû les voir les premières. Ce ne fut que huit minutes après l’apparition des arcs placés sur le prolongement des cornes, que le reste du limbe cendré put être observé. On ne saurait cependant supposer que les portions des bords attenantes aux cornes, recevraient de la Terre plus de lumière que les autres parties de la Lune ; c’est donc ailleurs qu’il faut chercher la cause du maximum d’intensité que l’observation a indiquée ; or, une lueur rejetée de l’atmosphère de la Lune sur la portion de cet astre que les rayons solaires n’atteignaient pas encore directement, une véritable lueur crépusculaire, semble seule pouvoir expliquer ce phénomène. L’observation a été faite avec un-télescope de 2m,30 de long, armé d’un grossissement de 74 fois.

Schrœter trouve, par le calcul, que l’arc crépusculaire de la Lune, mesuré dans la direction des rayons solaires tangents, est de 2° 34′, et que les couches atmosphériques qui éclairent l’extrémité de cet arc sont à 452 mètres de hauteur perpendiculaire.