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un maximum, si une telle atmosphère existait autour de la Lune. En attribuant la majeure partie de la polarisation observée à une atmosphère lunaire, on expliquerait naturellement comment cette polarisation paraît à son maximum dans la direction des taches noires lunaires. On pourra déduire de ces observations des mesures positives, maintenant que nous avons un photomètre gradué, sur les quantités de lumière polarisée correspondantes à diverses régions de la Lune, et sur celles qui existent dans la lumière qui nous fait voir les corps terrestres lorsque leur surface est frappée par les rayons éclairants sous l’angle de 45°.

Je transcris ici, comme exemple, les observations que j’ai consignées sur mes registres en 1811 sur la polarisation de la lumière de la Lune observée avec une lunette polariscope (liv. xiv, chap. vi, t. ii, p. 101).

Mercredi 30 octobre 1811, à 8h de temps vrai (P. L. le 31 à 5h 28m du soir). — J’ai examiné la Lune, qui sera pleine demain, avec une petite lunette prismatique ; les deux images m’ont semblé être de la même intensité dans toutes les positions de l’instrument. J’ai placé ensuite la plaque de cristal de roche devant l’objectif, mais sans que les images aient rien perdu de leur blancheur primitive.

En comparant cette observation à celles que je pourrai faire dans la suite, il sera bon de remarquer que la Lune n’est pas très-loin de son opposition, et que sa latitude est petite ; en sorte que les rayons réfléchis vers la Terre par les facettes de la Lune, font avec leurs surfaces des angles très-approchants de 90°.